Après le lancement de Diamant 1, une fois les félicitations officielles distribuées et la demi-journée de congé payé du samedi 4 décembre si généreusement accordée aux personnels civils alors que les très nombreuses heures
supplémentaires effectuées étaient contestées par l’autorité militaire, le calme est revenu à Hammaguir, et nous en profitons pour ajouter le SECOR/COTAR aux programmes du KH, calculs complexes et même qualifiés de «mammouthiques».
Plus exactement un calme relatif règne après que la France soit devenue la 3e puissance spatiale du monde le 26 novembre 1965 car cet événement alimente la campagne électorale.

02-Badge du SECT
Loin de la frénésie métropolitaine, avec plusieurs collègues du Service Calcul nous préparons un examen de «Programmeur», une trouvaille de l’Administration pour pouvoir bénéficier d’un statut plus adapté à nos fonctions. J’ai dû me démener pour faire valoir que le travail qui m’était confié ne correspondait ni à mon niveau de salaire ni à mes diplômes. La préparation a lieu à HMG et consiste en plusieurs devoirs effectués sous contrôle, l’examen est prévu début janvier 1966 à Paris.
Le 10 décembre 1965 je quitte Hammaguir pour Béchar, la route à Abadla est défoncée et nous franchissons le Guir sur une passerelle pour prendre un car sur l’autre rive.
Le 14 décembre vol Béchar-Istres en Nord 2501, pour les congés de fin d’année et à partir du 9 janvier 1966, révision à Paris en vue de l’ écrit de l’examen que je passerai en pleine vague de froid, emmitouflé dans un manteau, au Fort de Vincennes le 21 janvier, suivi d’un oral expédié en cinq minutes. Selon le résultat une 2e partie devra suivre.
Le samedi 22 janvier, Paris-Béchar en DC6, et dès le lundi je retrouve Hammaguir et les prévisions de lancements, le deuxième satellite vers le 11 février, des VE231 et VE112 suivis d’un autre satellite en juin… ?
Aux dernières nouvelles, notre Chef direct Jean Cava, l’un des deux civils cités par le Général Hautière pour le lancement de Diamant N°1 va nous quitter, son remplaçant que nous avions bien accueilli et accepté prend ses distances et sera vite surnommé «le Big Chief». Il ne restera pas longtemps à ce poste et un Lieutenant de l’armée de l'air. deviendra notre interface avec le CIEES, le responsable de l’équipe KH pour nous, de la «section KH» pour les militaires…