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Météo de Djanet

Histoire de Djanet

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La base provisoire de Djanet

 

C ette base était à environ 1800 km de Colomb Béchar, éloignée de tout, en plein désert et faisait appel à des moyens et un personnel important, transportés depuis Colomb Béchar, par avions et camions.


Saphir - 231 P

Elle s'inscrivait dans le cadre du développement du VE231 Saphir, dernier vecteur des Etudes Balistiques de Base, pour l'expérimentation en vol du pilotage d'un engin bi-étage, de la séparation des étages, du guidage inertiel et de la rentrée de l'ogive à l'aide de trois versions successives du VE231:

- le VE231P pour approfondir les techniques de pilotage et de séparation,
- le VE231G, pour le guidage inertiel et l'étude de la précision à longue distance
- le VE 231R pour la qualification de la phase de rentrée dans l'atmosphère

L'étude de la précision à longue distance s'est faite avec les 231G sur des portées échelonnées et pour cela 3 bases provisoires distinctes avaient été déployées (Une en Algérie: Djanet et deux autres au Niger vers Zinder).
Pour chacune, il fallait, au préalable, faire un positionnement géodésique qui devenait le point P0 visé lors du lancement correspondant.
Les travaux géodésiques, reliant Hammaguir au réceptacle intermédiaire "1800 km" de Djanet avaient été exécutés au cours de la campagne 1960-1961, bien avant les lancement des VE231 Saphir. Plus tard les bases de Tanout et Agadès dans la région de Zinder au Niger, avaient été reliées plus sommairement avec des positionnement "Astro"

Toutes ces bases, d'une durée de vie active de quelques semaines à l'occasion des lancments, étaient équipées d'une station de télémesure qui recevait l'émetteur du lanceur et surtout de cinéthéodolites et de caméras balistiques qui permettaient de faire une triangulation sur les corps de rentrée visibles durant la nuit. La base de Djanet était de plus équipé d'un radar du type COTAL amené spécialement d'Hammaguir.
Enfin il fallait dans la mesure du possible récupérer le corps de rentrée, ce qui n'était pas une mince affaire puisque la triangulation sur les corps de rentrée laissait une incertitude non négligeable sur le point d'impact.


Détail du corps de rentrée

Six VE231G furent tirés avec succès de mars 1966 à janvier 1967, sur des portées allant de 1800 à 2500 km.
Les 2 premiers essais en vol des "VE 231 G Saphir (G1 et G2)" eurent lieu les 13 et 18 mars 1966. Le point P0 se situait dans la région de Djanet dans le Tassili à 1800 km.

2 autres essais (G3, G4)eurent lieu les 28 octobre et 2 novembre 1966: le point P0 pour ces tirs se situait proximité de Zinder (bases de Tanout et Agades).

Les 2 derniers essais(G5 , G6) eurent lieu les 19 et 27 janvier 1967, également vers Zinder.


DC7 Amor

 

Pour les essais G5 et G6, l'observation de la rentrée se fit, également par la première utilisation du DC7 "AMOR"(Avion de Mesures et d'Observation au Réceptacle) dépendant du Centre d'Essais enVol de Brétigny (CEV).

 

 

Restes du corps de rentrée du VE 231 G2

La balise Géodésique de la base de Djanet, en arrière-plan matérialisait le point visé.
Le point d'impact est situé à 239 m de la cible visée. La portée était de 1873 Km

 

Michel Robert (le bien connu Capitaine Robert, maître des lancements des Diamant) et Claude Terrazonni, après un vol en bimoteur depuis Colomb Béchar, et s'être posé sur des pistes de fortune (mais tout de même un peu aménagées), ont réalisé les positionnement initiaux P0 , cibles géodésiques des lancement, des bases de Tanout et Agades. Michel Robert était également dans le DC7 Amor pour le tirs G5 et G6.

Gilbert Cazin, est allé à Djanet (à 2000 km de Colomb Béchar) en mars 1966, en mission en tant que rédacteur du journal "Deux Colonnes dans la Lune" mais sans avoir de détail sur le but de cette base (on ne plaisantait pas avec le "Secret Défense"..).
Une sacré mission... et une chance pour nous de disposer des documents souvenirs sans doute uniques sur cette époque..