Les notes ci-dessous - la plupart extraites de mon cahier log - concernent le projet Symphonie : réunies sous forme chronologique, elles s'attachent à donner une idée de ce qu'était la vie de notre Division dans les années 1966-69, après la période des succès de FR1-D1.
(A l'époque, placé sous l'autorité de Xavier Namy, j'étais à la fois Chef du Département Systèmes-Intégration et chargé par ce dernier de mener l'équipe de rédaction de l'Appel d'Offres Symphonie; j'ai assisté à la plupart des réunions mentionnées ci-dessous.)

La présentation, me semble-t-il, met aussi en valeur les considérables progrès technologiques vécus pendant cette période de pionniers. Ceux concernant Symphonie étaient en général contenus dans l'Appel d'Offres: la stabilisation 3 axes par roue d'inertie (avec pour conséquence l'architecture que l'on connaît), le moteur d'apogée à comburants liquides, le senseur infrarouge de terre, etc. Ces solutions ont été souvent adoptées depuis - y compris par les constructeurs US - pour les satellites stationnaires de télécommunications.
Enfin, le projet Symphonie innovait sur le terrain suivant:
- (1) il constituait le premier exemple de satellite d'application mené par le CNES,
- (2) il constituait, pour le CNES, le premier exemple de maîtrise d'ouvrage et de financements partagés à caractère "multinational" (avec les problèmes de symétrie dans les présentations et dans les comptes...)
- (3) il devrait être réalisé par un maître d'oeuvre industriel unique; d'où un Appel d'Offres unique.

Bien entendu, nous travaillions dans l'hypothèse où le lanceur serait ELDO et où le satellite serait opérationnel...

La rédaction de l'Appel d'Offres s'est faite en anglais, au paper board, devant les deux délégations, alternativement à Oberpfaffenhofen et à Brétigny, puis traduction dans chacune des deux langues, de Juin 1967 à Janvier 1968. Inutile de préciser que nous avions une avance confortable sur les Allemands, qui n'avaient alors aucune réalisation sur laquelle s'appuyer.

J-P Guinard