Régipa, Madier et Aubert

Demain le dirigeable
Les projets ont nom "Eole", "Alcyon", "Balsamine", "Odisséa", etc... Un second centre de lancement est créé à Gap.
Les techniques évoluent, on étudie désormais des ballons surprésurisés dont le volume ne varie pas et qui se maintiennent à une altitude constante. La montgolfière à infrarouge, qui utilise l'énergie solaire le jour et le rayonnement de la terre la nuit, marquera certainement la prochaine étape.
Mais Robert Régipa ne pouvait pas ne pas rêver au renouveau du dirigeable. "Un dirigeable capable de transporter un container maritime de 25 tonnes qui permettrait à la fois les transbordements en haute mer ou le transport de containers de première urgence dans le cas de catastrophe me paraît parfaitement envisageable", affirmet-il. Toujours dans le cadre d'une recherche multidirectionnelle, qui entraine toute une industrialisation, car, précise Robert Régipa, "je préfère avoir connu des échecs avec les ballons et avoir réussi Zodiac-Espace".

Guy ANDRIEU.

Première industrialisation
Mais, déjà, dans le deuxième semestre 1962, des lancements sont organisés en Suède et en Allemagne. Les ballons français font impression sur les scientifiques de ces pays qui utilisaient des ballons américains pour leurs études des rayonnements cosmiques.
Et ce sont déjâ les premières ventes.
"Après le premier travail à la professeur Nimbus, on s'est organisé, raconte Robert Régipa. En 1963, à sa création, le C.N.E.S. a pris progressivement en compte l'ensemble
des opérations." .
C'est aussi le début de l'industrialisation des ballons chez Potez, pour des raisons de proximité. La division "Systèmes et projets ballons" comprend désormais un centre opérationnel de lancement à Aire-sur·Adour et un centre d'études. Pour Robert Régipa, la question ne se pose même pas; il restera au centre d'études afin de poursuivre la recherche. Un centre d'études qui sera encore la première décentralisation du C.N.E.S. à Toulouse.
L'aventure se poursuit avec des lancements dans divers lieux et pour divers pays, dont l'Italie, l'Allemagne, le Japon, l'Indonésie, l'U.R.S.S. et même les Etats-Unis.

La leçon est vite apprise. Quelques mois suffiront pour mettre au point une nouvelle méthode de fabrication. Le premier ballon sortira, dès le mois d'octobre, d'un hangar de Satory. Un mur pare-vent, une usine à hydrogène, le tout transportable, sont rapidement réalisés. Tout est prêt pour la campagne franco-américaine des îles Kerguelen qui se déroule dans les premiers mois de 1962. "Une aventure un peu dingue. reconnaît Robert Régipa, mais ça a réussi".
Il fallait maintenant passer à l'étape suivante et installer l'activité ballon. "Les hasards d'une rencontre nous a fait choisir Aire-sur-Adour", explique Robert Régipa. Une baraque de tôle ondulée, des installations sanitaires qui rappellent plutôt le camp scout que le Quatre étoiles. Une véritable aventure de pionniers.
Tout a commençé comme un pari.
Cette passion pour les ballons prêterait à sourire s'il n'en étaient sorties des unités industrielles comme Zodiac-Espage, à Ayguesvives, dans la banlieue toulousaine, et Brochier-Espace, à Lyon.
Au départ, Zodiac-Espace a vu le jour grâce au soutien financier du C.N.E.S. et a un transfert complet de technologie. De 1970 à 1975, rappelle Robert Régipa, le chiffre d'affaires de la société provenait entièrement de la fabrication de ballons pour le C.N.E.S., aujourd'hui, Zodiac-Espace s'est diversifié, du bateau à la piscine, en passant par la voile. Le tout produit grâce aux technologies héritées des ballons, les commandes du centre spatial qui ne représentent plus que le dixième du chiffre d'affaires total.
C'est également d'un projet, pourtant avorté, d'une expérience France-U.R.S.S. vers Vénus qu'est né Brochier-Espace, spécialisé dans la réalisation de matériaux complexes de haute technicité.
Tout a commencé comme un pari. En 1961, impressionné par les performances américaines dans le domaine des ballons, le service d'aéronomie du Centre national de la recherche scientifique envoie deux jeunes ingénieurs français faire un stage auprès d'Otton C. Winzen, le père des ballons en polyéthylène
Le 13 octobre 1961, une petite équipe s'affaire dans un champ de betteraves, du côté de Trappes. Une espèce de poche mal gonflée s'élève. Pas de quoi motiver quelques applaudissements de la part des rares témoins.
C'était pourtant le départ d'une grande aventure, celle du ballon français. Un domaine dans lequel nous battons les Américains, bien que nous soyons partis dix ans après.

A l'origine de cette aventure, un homme: Robert Régipa. Le père du ballon français aujourd'hui installé au Centre national d'études spatiales, le C.N.E.S., est le prototype du chercheur.
L'homme des petites équipes et des petits moyens, "Trop de moyens tuent la créativité", arrive-t-il à confier.
Mais Robert Régipa, c'est aussi le chercheur qui se souvient de sa formation d'ingénieur. Il ne dédaigne pas de prendre la lime pour mettre au point tel ou tel procédé de fabrication, ce qui lui a permis de déposer dix brevets d'invention internationaux. Deux autres sont en cours.
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  d) Riomètre sera fourni par … fin septembre. J’irai avec Couffleau à Cambridge en septembre et m’en occuperai entièrement. Signaler à Mademoiselle Pilet qu’elle entre en contact avec Horowïz pour la fabrication des antennes immédiatement. Poids total avec antennes, environ 0,5 tonne. Nous apprendrons à utiliser le riomètre nous-mêmes, mais demanderons au CNET de s’en servir là-bas et de prendre en charge les antennes. Pas d’installation spéciale à Kerguelen (simples logistiques)
  3° Personnel:
A la réflexion nous partirons tous à la première rotation c’est-à-dire Régipa Bannelier Schneider Charvet Béréziat Bhavsar Couffleau et moi à moins que vous n’y voyiez des obstacles insurmontables. Certains reviendront dès que possible les autres resteront jusqu’au bout.
Demander à Bost le personnel en plus pour le 1er octobre. Il aidera Béréziat à fabriquer les photomètres (2 personnes pour cela) et cas échéant pour les lancers de ballons.
Prévoir quelque part dans la convention de l’argent pour l’achat des ballons environ 200 à 300 dollars pour les petits (x 15) et 1 000 pour les gros (x 2 ou 3) Attention aux taxes. Les ballons et l’équipement pourront être introduits en France par MATS si nécessaire (sous douane) et si possible.
Meilleur souvenir
J BLAMONT

Cher Monsieur,

Je réponds en hâte aux questions posées. Comme vous le savez, le nombre des expériences à Kerguelen dépend de la participation des Russes que j’essaie pour l’instant de négocier. Je pense parvenir à les ré intéresser , mais ce n’est pas encore évident.
Les expériences prévues sont les suivantes :

  1° Ballons: 25 scintillateurs, certains pour évènements à protons, les autres pour aurores selon le succès des lancers et l’occurrence des évènements. Y ajouter peut-être, si possible, 6 détecteurs de protons du CEA (à décider en octobre). Commander chez Raven 10 ou 15 ballons de 100 000 pieds cubes dès que possible : demander aux Recherches Spatiales de les commander via le CNRS, peut-être sur notre contrat si nécessaire – voir Claudie à la rentrée à ce sujet. Ajouter 2 ballons de 500 000 ou 1 000 000 à votre choix, à lancer sur le bateau au retour, le plus près possible de l’Afrique du Sud, avec le package scintillateurs.
2° Au sol:
 

a) Appareils à grand champ photoélectrique identiques à ceux de Béréziat et employés à Colomb-Béchar en juin, mais au lieu de 2, 4 canaux (reste à construire 2 supports miroirs, PM commandés, alimentation et enregistreur, voir à Paris en octobre, direction et responsabilité Béréziat ; vous pouvez faire commander par Gendrin qui s’est occupé l’année dernière des appareils à grand champ de commander ces 2 appareils supplémentaires, la ferraille chez Camelin et Fabre, les miroirs, je ne sais plus où).
b) Photomètres au zénith magnétique : identiques au point de vue électrique aux précédents mais montés sur un support fixe regardant une seule direction. Scintillateurs fabriqués courant octobre. J’attends pour cela la décision des Russes. Responsabilité Béréziat.
c) Photomètre à sodium, existe déjà à l’OHP, responsabilité Schneider j’abandonne - les appareils photographiques à grand champ, la triangulation photographique des aurores - tout cet équipement sera placé en un seul endroit aussi isolé (mais pas trop loin) que possible. Poids total : 2 tonnes pour les manips optiques.

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document transmis par Robert Regipa

Les débuts des Ballons

en résumé....

 

La Dépèche du Midi 1984