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Le Lancement de D1A
vu depuis le Réseau de stations
et
le Centre d'opérations

 

par F. Pene

"Avant"
... commence des mois auparavant.
Le problème est toujours le même et d'une simplicité biblique: il s'agit de recueillir un certain nombre de renseignements pour rédiger les documents nécessaires à l'exécution des différentes opérations concernant D1 A, en particulier le plan d'opérations, oeuvre maîtresse du Bureau "Projets Opérations".
C'est le début d'une joyeuse course-poursuite avec le Directeur du Projet qui consacre ses jours et ses nuits à son cher enfant (à qui, dans les secrets de ses laboratoires, il fait subir d'horribles tortures).
Le Centre d'Opérations, résigné a tiré la leçon depuis FR-l: chacun se transforme en coureur à pied et passe son temps à surveiller les allées et venues du malheureux Directeur de Projet pour lui sauter dessus et lui arracher une interview de quelques secondes.
En dépit de tous, les documents sont peu à peu rédigés, frappés, corrigés et diffusés deux semaines avant le tir.
On espère que toutes les stations recevront le Plan d'Opérations avant que D1 A n'ait cessé de vivre ...

Les essais de transmission et de chronologie prévus à J -3 et J -1 se déroulent sans trop de heurts et permettent de corriger les procédures jusque dans leurs moindres détails.
Tout est paré pour le meilleur ... ou semble l'être, car jusqu'à la veille du tir, un doute certain subsistera entre le LIBAN, HAMMAGUIR et le COBY (Centre d'Opérations de BRETIGNY) quant à la définition de la télémesure AJAX: FM/FM ou FM/PM. Finalement c'est bien FM/PM... Je vous l'avais bien dit, mais pourquoi tous les documents officiels donnent-ils FM/FM?

Pendant le tir
Le Centre d'Opérations et les stations prennent la chronologie à H -3 h.
L'expérience des lancements de A-l et FR-1 permet une répartition judicieuse du personnel "Opérations".


J .-B. DEMENTHON prend, avec la Division Information et Documentation, la lourde charge des relations avec la presse (les journalistes affamés ont été relégués dans une salle au 1 er étage du bâtiment Le Verrier).




J. MULLER s'est retiré discrètement dans la salle de projection attenante à la salle d'opérations d'où il peut aisément superviser le travail de chacun (ops et trans) mais sa présence se manifeste par l'ombre, sur le panneau de projection, d'un petit chat dont la queue tremblotante attire l'attention sur les événements importants de la chronologie.


P. DESBOURDES met en place ses contrôleurs dans la salle d'opérations et, de son pupitre, contrôle la bonne exécution des consignes de chacun: rien ne lui échappe...

F. PENE joue avec art de tous les moyens mis à sa disposition (micro de sonorisation, téléphone et talkie-walkie) et s'efforce de satisfaire ses nombreux correspondants sans se faire dépasser par l'état de la chronologie.

A. MORIN, la moustache en bataille, dirige de main de maître le grand orchestre de ses télétypes crépitants.