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On se souvient que le programme "Eole Complémentaire" a été décidé par le CNES dans le but de permettre aux utilisateurs, auxquels le CNES avait remis des répondeurs Eole, de mieux apprécier l'intérêt technique et économique des fonctions "Localisation et Collecte de données par satellites", en l'occurrence Eole, utilisées pour résoudre certains problèmes de leurs domaines d'activités.
Bien que, d'une part, l'exploitation des résultats des expériences réalisées dernièrement demande plusieurs semaines et que, d'autre part, de nouvelles expériences vont avoir lieu à partir de septembre, on peut d'ores et déjà faire un premier bilan de ce programme.
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Localisation et Collecte de données à partir de Bouées Dérivantes
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Avec dix bouées, mouillées le 2 février au large de Vancouver, le Laboratoire de Météorologie Dynamique avait pour objectif de faire une étude à échelle réduite des grands courants marins. Malheureusement, ces bouées ont très vite cessé de fonctionner sans doute à cause des contraintes infligées au matériel par le milieu marin.
Photo 1: Les bouées du LMD, mouillées au large de Vancouver, et mesurant 2,10 m de diamètre et 0,45 m d'épaisseur, devaient servir de traceurs de courant grâce à une voilure rectangulaire de 45 m2, immergée à 30 m de profondeur. (Photo LMD)
Ce même phénomène s'est reproduit pour les huit bouées que l'administration des Terres Australes et Antarctiques Françaises avait mises à l'eau dans l'Océan Indien dans le but de réaliser une étude sur la convergence des courants sub-antarctiques.
La bouée LCT L-55, mouillée par le CNEXO le 2 mai dans l'Océan Atlantique à 1 000 km des côtes françaises, a correctement transmis, via Eole, des données météorologiques océaniques jusqu'au 8 juin, date depuis laquelle la bouée n'est plus localisée. Sa batterie ne fonctionne plus par suite d'un court-circuit.
Depuis le 25 mai, avec la localisation de deux bouées, le Laboratoire des Pêches de Lowestoft (G-B) étudie d'une manière satisfaisante les courants de la Mer du Nord que suivent les poissons vivants à 1000 mètres de profondeur.
En septembre, le CNEXO participera à l'expérience américaine de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) qui, avec cinq ou six bouées, étudiera les courants du Gulf Stream.
En novembre prochain, un organisme australien, le Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation (CSIRO), procédera avec une bouée à une étude de la migration des larves de homards.
Quant à la NASA, en collaboration avec la Virginia Institute of Marine Science (VIMS), elle recevra des mesures météorologiques et océanographiques collectées par quatre bouées mouillées au large des côtes de la Virginie.
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Localisation |
Du 9 février au 8 mars, puis du 20 avril au 15 mai, le navire Gallieni des TAAF, porteur d'un répondeur Eole, a été correctement localisé tous les jours.
Pister un iceberg, c'est ce que fait Eole pour les Expéditions Polaires Françaises, depuis le 29 février. A cette date une plate-forme, munie d'un répondeur, a été mise en place par un hélicoptère sur un iceberg venant de la Mer de Ross. Il dérive quotidiennement de 25 km.
Photo 2: Sur le Thala Dan, une équipe des Expéditions Polaires Françaises accroche, sous un hélicoptère, la plate-forme qui va être déposée sur l'Iceberg que nous apercevons à l'arrière plan. (Photo Expéditions Polaires Françaises)
Début mai, un répondeur avait été placé à bord d'une voiture qui s'est déplacée pendant deux jours sur les autoroutes proches de Washington. Les techniciens américains se sont déclarés satisfaits des données de localisation obtenues grâce à Eole.
Photo 3: Cette voiture américaine, porteuse d'un équipement Eole (nous voyons l'antenne sur le toit) a été parfaitement localisée par le satellite lors d'un parcours dans les environ de Washington. (Photo NASA)

Les résultats n'ont malheureusement pas été aussi satisfaisants lors de la localisation du Pen Duick IV, au cours de la course Transatlantique qui a débuté le 17 juin. Le voilier n'a pu être localisé que les 18, 21, 22 et 29 juin. On suppose que l'antenne se trouvant sur l'un des flotteurs du bateau a été détériorée.
Le 4 août, Pen Duick IV a quitté New York pour la France muni d'un équipement de localisation plus spécialement adapté. Les données obtenues étaient correctes.
Photo 4: Lors de la course Transatlantique, à cause d'un problème de masse, c'est une simple nacelle de ballon Eole qui avait été placée à bord de Pen Dulck IV. N'étant pas conçue pour ce genre d'expérience, elle n'a pas résisté aux dures contraintes infligées par les mouvements du voilier. (Photo AFP)
Par contre, le répondeur placé à bord d'un voilier, le Foolscap, participant à la course Newport-Bermudes en juin, a donné satisfaction. Avec cette expérience, baptisée Lifeboat, les Américains ont voulu tester les précisions de la localisation d'un bateau de sauvetage suivant une telle épreuve. Toujours équipé du répondeur Eole, ce voilier a quitté les Bermudes le 29 juin pour gagner le port de Bayona (Espagne). Depuis la mi-juillet, il n'est plus localisé, en effet la batterie de bord est hors service.

L'expérience AUREOLE (Analyse Ultime des Résultats d'EOLE) proposée par le GRGS et ayant pour but de tester le principe de localisation retenu pour le projet Dialogue, s'est déroulée en deux parties et a donné entière satisfaction.
La première (partie du 25 mai au début juin) a consisté à faire interroger cinq répondeurs installés au Centre de Brétigny.
Pour la seconde partie (5-26 juin), quatre de ces nacelles ont été installées respectivement au CST, à Grasse (Alpes-Maritimes), au Puy (Haute - Loire) et à bord d'une voiture du CNES dont le parcours comporterait quatre haltes : Royères -Vassivières (Creuse), Montmorillon (Vienne), Clisson (Vendée), Rosporden (Finistère).
Photo 5: Comme nous pouvons le constater, l'expérience Auréole n'a pas toujours été de tout repos (ici au Puy, recherche d'un point géodésique sous l'œil avisé de deux représentants de la gendarmerie) par MM. Dadou (CT), Cosnard, Aycard et Redon (CB/OPS).
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Localisation avec transmission de messages
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Ce genre de mission a été testé pendant plusieurs semaines avec les navires : le Dupleix, le Forbin, l'Ango de la Compagnie des Chargeurs Réunis; le France, l'Auvergne, l'Anjou de la Compagnie Générale Transatlantique (messages météorologiques), le Thalassa de l'Institut Scientifique et Technique des Pêches Maritimes (messages concernant la nature et la quantité de poissons pêchés) et l'Orion Artic de la Compagnie Générale de Géophysique (messages sur les sondages sismiques).
Photo 6: Pour l'expérience Localisation avec transmission de messages, une antenne spéciale avait été installée sur les superstructures du paquebot France. (Photo CIT-ALCATEL) |
Collecte de données
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Argentine:
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La nacelle installée à Mendoza depuis plusieurs mois, fonctionne toujours correctement; elle effectue, des mesures de température, de pression et, direction et vitesse du vent.
Une autre nacelle placée en bordure d'un fleuve a fait des mesures pendant quinze jours. Elle sera encore utilisée ultérieurement. |
Brésil: |
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Depuis début juin, trois nacelles situées respectivement à Sao José Campos, Sao Carlos, Bauru, fonctionnent normalement. Elles transmettent des données météorologiques et surveillent le débit des cours d'eau. |
Italie: |
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Sur les deux répondeurs remis au Laboratoire des Grandes Masses et installés à Venise, un seul transmet correctement des données météorologiques et océanographiques. Quant aux deux autres nacelles utilisées par la Météorologie et l'Aviation militaire, elles fonctionnent bien. |
Inde: |
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Sur quatre répondeurs, trois, situés respectivement à New-Delhi, Calcutta et Pooma, ont un fonctionnement très satisfaisant; ils fournissent des données météorologiques. |
ORSTOM: |
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L'Office de la Recherche Scientifique et Technique d'Outre-Mer va, au mois d'octobre, utiliser deux répondeurs installés respectivement à Brazzaville et à Kourou dans le but d'obtenir des données hydrologiques. |
Comme nous venons de le voir, (Eole qui, depuis le 16 août, a un an d'existence), les programmes météorologique et Eole Complémentaire ont: |
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- d'une part, démontré la fiabilité des matériels conçus par l'industrie française et des moyens de traitement du CNES;
- d'autre part, prouvé que les domaines pouvant faire appel d'une manière économiquement rentable aux fonctions "Localisation et Collecte de données", via l'espace, sont nombreux et variés. |
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