Une tache difficile avec le centre de coordination
La réussite de l'expérience "Eole", apres la destruction involontaire de 80 ballons, en septembre, qui imposa dès lors de lancer a coup sur afín de limiter les pertes en vol, est due en grande partie aux équipes de lachers de ballons des trois stations argentines.
Ces équipes - constituées de personnel soit fourni par la société d'engineering française SODETEG (4 ingénieurs et 12 techniciens), soit formé par elle (32 techniciens argentins du CNIE) - ont ainsi réussi a accomplir, dans des conditions souvent difficiles, une tache d'autant plus éprouvante pour les nerfs qu'elle exigeait a la fois minutie et rapidité.
Chaque station - parfois très isolée, dans un climat inhospitalier, comme par exemple Lago Fagnano devait lancer "en moyenne" cinq ballons par jour pour gagner la partie. Mais en fait, le rythme des opérations ne pouvait pas être aussi régulier compte tenu des nombreux facteurs venant limiter les opérations : capacité de stockage des halls de lachers (6 ballons en même temps), vitesse du vent (devant étre inférieure à 10 m/s), nébulosité, présence de masses d'air polaire, contrôle (détection des fuites) et souvent réparation des enveloppes des ballons, vérification de l'électronique des nacelles, etc.. Aussi, lorsque toutes les conditions requises étaient réunies, les lachers se succédaient en fait jour et nuit pour rattraper les périodes d'inactivité. Le rôle de ces "obscurs" est maintenant teminé mais il a été déterminant.

21 décembre1971
Le dernier des 479 ballons " Eole " a été lancé L'ensemencement de l'hémisphére sud en ballons "Eole" est terminé. II a été effectué avec une bonne homogénéité jusqu'a 23° sud (zone tropicale).
Depuis le 21 aout 1971, date du premier lacher, 479 ballons pressurisés de 4,5 m de diamétre, emportant une nacelle filiforme de 14 m de long, ont été lancés par les trois stations implantées spécialement en Argentine pour la circonstance.
La station de Mendoza (68° 54' W/32° 53' S) en a lancé 100 avant d'étre fermée le 8 octobre;
La station de Neuquen (68°08' W/38° 56' S) en a lancé 205 jusqu'à sa fermeture, le 9 novembre ;
La station de Lago Fagnano (67° 17' W/54° 32' S), derniére station fermée (le 9 décembre) en a lancé 174.

L'objectif scientifique minimum de 250 ballons dérivant, a 12000 m d'altitude dans l'hémisphére sud pendant au moins 30 jours, et réguliérement localisés et interrogés par le satellite "Eole", a été atteint entre le 6 novembre et le 9 décembre 1971 ; le maximum de localisations ayant été atteint le 19 novembre avec 280 ballons.
Au 12 décembre, l'état de la flotille était de 242 ballons en vol répondant aux ordres de télécommande ; le reste se partageait entre 194 ballons hors service (environ 80 détruits par inadvertance en septembre, et le reste perdu en vol de façon naturelle) et 43 ballons dont on ne connaissait pas la destinée depuis quelques jours, mais qui ne sont pas forcément perdus pour autant: certains - une vingtaine parfois - restent « coincés » au póle Sud et ne sont « réinjectés » dans la circulation générale que 20 ou 25 jours plus tard.

Deux fois plus résistants
La durée de vie prévisionnelle des ballons "Eole" (temps moyen de bon fonctionnement : entre un lancement et une panne est actuellement double de celle prévue : 6 mois au lieu de 3 mois ; le record, un ballon lancé le 25 aout 1971, a même bouclé douze révolutions dans l'hémisphere sud.
Cette résistance inespérée des ballons - due à la qualité de la fabrication autant qu'au soin apporté par les équipes de lancement - permet, compte tenu du nombre de ballons encore en vol, d'espérer pouvoir poursuivre l'expérience scientifique pendant encore trois mois supplémentaires, jusqu'a fin février-début mars 1972.

Préparation des ballons. Capacité de stockage des halls de lachers (6 ballons en même temps)