Opérations en Orbite

Le 12 décembre 1970, à 14 h 04 mn 44 s (heure de Paris), la fusée Diamant B, lors de son second et dernier essai de qualification, a lancé avec succès le satellite expérimental Péole.

L'orbite sur laquelle a été placé Péole est légèrement plus basse que prévue (516 - 748 km au lieu de 750 - 800 km). Le satellite tourne donc un peu plus vite autour de la terre effectuant ainsi une révolution en 97 minutes au lieu des 100 minutes prévues. Mais cela ne doit gêner en rien le déroulement des expériences scientifiques.

D'un poids de 57 kg, Péole devait déployer, sur un ordre de télécommande, un mât de 10 m de longueur lesté par une masse de 3 kg et se stabiliser par gradient de gravité, les antennes étant dirigées en permanence vers la Terre. Or, le satellite, qui avait intempestivement sorti son mât, alors que sa vitesse de rotation était encore importante, s'était orienté dans le mauvais sens.
Il fallut donc procéder à une manœuvre de retournement. Cette délicate opération a été effectuée avec succès depuis le C.S.G. le 31 décembre pendant les révolutions 282 et 283.
Le mât du satellite a été rentré, permettant ainsi à Péole d'augmenter l'amplitude de ses oscillations.
Lorsque les techniciens ont su, grâce aux signaux de télémesure, que l'orientation était correcte, ils ont télécommandé une nouvelle fois la sortie du mât afin de maintenir le satellite dans cette position.
Les antennes et les 44 réflecteurs laser ont donc été correctement pointés vers la Terre.
Après la réussite de cette manœuvre, les informations transmises par le satellite continuent à indiquer que les équipements fonctionnent correctement et, en particulier, que la température de la batterie. remarquablement stable, est maintenue à 20° C. La réussite de la stabilisation de Péole a permis. dès le mois de janvier, de procéder aux expériences scientifiques prévues.

Il faut rappeler à ce sujet que Péole. en dehors de sa mission technologique dans le cadre du programme météorologique Eole, va participer à une expérience mondiale de géodésie spatiale fondée essentiellement sur la technique de télémétrie laser.
Dû à l'initiative du CNES en 1969, le programme lsagex (International SAtellite Geodesy EXperiment) a un but triple.
Il doit permettre:

- d'utiliser au mieux les moyens classiques et modernes de localisation des satellites munis de réflecteurs laser,
- de démontrer la faisabilité d'une coordination étroite des réseaux de stations existant au niveau mondial et
- d'étudier la possibilité d'aborder le cadre de la géodynamique (système Terre-Lune, mouvement des pôles, ralentissement de la rotation de la Terre ... ).

Seize pays ont décidé de prendre une part active au programme Isagex. Soixante-trois stations appartenant à ces 16 nations sont dispersées dans les 32 pays qui participent aux observations des 7 satellites géodésiques actuellement en orbite parmi lesquels 3 sont français (D 1 C, D 1 D et Péole).
L'intérêt de Péole réside dans la faible inclinaison de son orbite sur l'équateur (15° contre 40° ou plus pour les satellites américains).
Onze nations sont suffisamment près de l'équateur pour observer Péole qui n'est pas visible au-delà de ± 30° de latitude.
A l'occasion du lancement de Péole, 6 nouvelles stations ont été mises en place à Dakar (caméra et laser français), dans l'île de Guam (laser NASA), au Pérou, au Brésil et en Afrique du Sud (3 lasers du Smithsonian Astrophysical Observatory).

La très lourde charge des opérations et des transmissions incombe au Centre Spatial de Brétigny qui est à la fois le centre principal de coordination et le centre secondaire de coordination des stations d'Europe occidentale et de celles du réseau français.

M.C. RODE

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