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Tout cela peut paraître simple aujourd’hui, mais lorsque, quelques années plus tard, le gouvernement de l’Union Soviétique voulut proposer à la France une collaboration dans le domaine spatial, l’Académie des Sciences de l’URSS aborda le CNES en demandant de s’inspirer le plus exactement possible de ce qui avait été fait avec la NASA pour FR1.
C’est ainsi que Xavier Namy et moi-même nous retrouvâmes à l’hôtel Rossia de Moscou comme précédemment à l’Holiday Inn de Greenbelt, Maryland !
Il est amusant de raconter que ce qui causa le plus de difficultés à nos nouveaux partenaires fut la désignation d’un « project manager » unique , un des points de méthode vraiment utiles que nous avions appris de la NASA, qui considérait ceci comme essentiel puisque cela figurait dans le texte même du protocole d’accord.
Mais le programme FR1 fut aussi une réussite stratégique.
Avec un projet certes d’apparence modeste mais en réalité déjà techniquement avancé, réalisé dans un temps record, en même temps qu’il conduisait un programme parallèle de satellites pour le lanceur national Diamant, le CNES s’est imposé comme un acteur compétent et incontournable dans ce domaine nouveau et réputé si difficile. En plus le budget, modeste, fut tenu.
Après FR1, il n’était plus possible d’exiger l’application à la lettre du protocole CNES-DMA qui aurait voulu que soit lancé un second A1. C’est ainsi que D1A-Diapason, construit essentiellement par la même équipe, fut lancé deux mois après, lui aussi avec un grand succès.
Notre position dans l’Europe spatiale se trouva aussi considérablement renforcée.
Christian Fayard dans les discussions qui commençaient sur les satellites de télécommunications et Xavier Namy dans les débats autour des futurs satellites de l’ESRO, je pense surtout au LAS, le Large Astronomical Satellite qui ne vit malheureusement pas le jour, purent désormais parler avec une autorité que personne ne pouvait plus leur contester.
Après FR1, avec l’équipe qui l’avait réalisé, les bâtiments et les moyens techniques qui en avaient permis la construction et les essais, et avec tout ce qui l’avait accompagné, comme le réseau de poursuite et de communication avec les satellites, opérationnel dans les mêmes délais, le CNES existait.
C’était fin 65, il y a tout juste quarante ans.