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Le programme Diamant-B P4 |
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A la fin de l'année 1971, le ministre du Développement industriel et Scientifique, François-Xavier Ortoli, annonce le lancement d'un nouveau programme destiné à augmenter les performances de Diamant-B.
Mis en chantier en janvier 1972, Diamant-BP4 doit être opérationnel pour les satellites nationaux prévus en 1974 et 1975.
Entre temps, le projet de réalisation d'un lanceur Diamant B/C, en coopération avec l'Allemagne et l'Inde, a été abandonné.
Le lanceur Diamant-BP4 n'est pas d'une conception véritablement nouvelle. Sa hauteur est légèrement inférieure à celle de son prédécesseur dont il conserve le premier étage L-17 et le troisième.
Les principales modifications consistent à remplacer :
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- le deuxième étage P-2,2, dont la production est arrêtée, par un nouvel étage à propergols solides plus puissant appelé P-4, également issu des programmes militaires;
- le système de basculement du P2,2 et d'un anneau de basculement indépendant;
- la case à équipements par une autre de 1,5 m de diamètre;
- la coiffe par celle provenant du lanceur britannique Black-Arrow, seul reste d'un avant-projet étudié par le CECLES/ELDO et le CNES: le lanceur Black-Diamant. |
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Le gouvernement attribue la maîtrise d'œuvre du lanceur au CNES qui, à son tour, confie les principales fabrications à trois industriels français et à une firme britannique : la Société nationale industrielle aérospatiale (SNIAS), la Société européenne de propulsion (SEP), Matra et British Hovercraft Corporation, filiale de Westland Aircraft, responsable du lanceur Black-Arrow.
Alors que la commercialisation du lanceur est envisagée depuis 1970 et que se préparent les tirs de Diamant-B P4, le Conseil restreint sur l'espace du 19 octobre 1974 décide de ne pas les poursuivre au-delà des lancements déjà programmés.
C'est la conséquence de l'important engagement de la France dans le nouveau programme de lanceur européen Ariane; la poursuite simultanée d'un programme national et d'un programme européen s'avérant trop coûteuse, le premier est sacrifié.
Les lancements de Diamant-B P4 se déroulent sans incident.
Le 6 février 1975, le satellite géodésique Starlette est placé sur orbite.
Le 17 mai, Castor et Pollux (D-5A et D-5B), fabriqués en double exemplaire, sont lancés avec succès.
Le lancement du satellite de recherche astronomique Aura de la filière D-2, le 27 septembre 1975, clôt le programme Diamant-B P4.
Les programmes Diamant ont été une incontestable réussite: 10 lancements sur 12 ont abouti, score très satisfaisant comparé à celui des premières tentatives américaines qui n'obtinrent en moyenne que 50% de succès, mais avec des circonstances atténuantes car on en était alors aux débuts des activités spatiales.
Le score français est dû à la qualité des équipes, à l'efficacité avec laquelle elles furent dirigées et à l'extraordinaire enthousiasme qui a accompagné cette opération.
Pendant toute cette période (1962-1975), Diamant a permis au CNES de se familiariser avec la technologie des lanceurs. Il a permis, non seulement d'importantes expériences scientifiques, mais encore la mise en place de structures nouvelles promouvant la France au rang de troisième puissance spatiale et pivot de la construction de l'Europe spatiale.
La maîtrise du développement des lanceurs Diamant a finalement convaincu l'ESA de confier au CNES la maîtrise d'œuvre du programme Ariane.
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Les trente premières années du CNES |
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Claude Carlier, Marcel Gilli |
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