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Les Britanniques, trop contents de profiter des investissements américains, s’étaient bornés à placer des expériences à bord de vaisseaux construits pour eux par NASA.
Au contraire il me paraissait impératif de développer immédiatement nous-mêmes le satellite afin d’apprendre les techniques impliquées, mais pour cela il fallait que la NASA acceptât de former notre personnel.
Fort de mes entretiens préliminaires avec NASA et de notre entrevue avec Wiesner, qui lorsque je le rencontrai trente ans plus tard au quai d’Orsay ne s’en souvenait pas, comme on peut l’imaginer, je retournai voir Arnold Frutkin, qui connaissait bien nos préoccupations depuis décembre 1960.
Il était alors installé à Dolly Madison House, un petit bâtiment en briques sur Lafayette Square devant la Maison Blanche "parfaitement situé pour les restaurants et les bars" d’après Arnold.
L’affaire fut menée rondement. De chez Arnold, John W. (Jack) Townsend, GSFC Assistant Director for Space Sciences, qu’il avait convoqué, m’emmena aussitôt dans sa MG décapotable à Greenbelt, où nous finalisâmes l’accord par lequel GSFC acceptait douze ingénieurs du CNES pour un stage de formation de six mois au moins.
Je n’étais pas assez important pour être reçu par Harry Goett, le directeur du GSFC, qu’en fait je n’ai jamais rencontré.
La chance nous était donnée de recruter des jeunes gens à leur sortie de l’école.
Pierre Chiquet venait de s’adjoindre à partir du 1er juillet 1962 Xavier Namy, qui après un Master à Cal Tech, venait de passer trois ans au service en Algérie.
Il fut décidé que Namy serait le mentor des stagiaires à GSFC. Chiquet et lui embauchèrent en quelques semaines les onze quasi-étudiants (tout de même titulaires d’un diplôme d’ingénieur) dont les noms sont présentés dans le tableau 2.
Dès le mois de septembre, Namy en accueillit quatre à Greenbelt, puis les sept suivants en octobre.
Ils devaient s’instruire chacun dans un domaine technique spécialisé et surtout nouer des liens de confiante amitié avec leurs collègues américains. C’est au programme Ariel-2 en plein développement qu’ils furent pour la plupart affectés, accomplissant ainsi ma proposition de décembre 1960, que j’avais faite sans trop y croire.
Installé à GSFC au milieu du mois d’août dans le département d’astronomie dirigé par Jim Kupperian, tout en veillant de loin à l’installation de nos jeunes gens, je travaillai à la préparation de futures expériences, à savoir le développement des cuves à hydrogène qui devaient plus tard équiper de nombreuses missions spatiales dont D2A et OGO-5, et aussi à la proposition d’instruments permettant de mesurer la luminescence du ciel nocturne à placer à bord des satellites de la série OGO.
Tombé malade d’épuisement après une « année terrible », je fus forcé de m’installer pendant quelques jours chez Xavier Namy avant de rentrer en France au début d’octobre.
Les premiers instruments français embarqués sur satellites, à savoir des photomètres pour l’étude de la luminescence du ciel, ont donc été conçus pendant cet été.
Grâce à la participation à leur mise au point comme Co-Prime Investigator d’un chercheur de GSFC, Edith Reed, ils furent développés comme un programme commun entre Goddard et le Service d’Aéronomie du CNRS, que je dirigeais parallèlement à mes fonctions au CNES.
Sous Pierre Coufleau, une opération semblable à celle confiée à Xavier Namy par le CNES, mais cette fois-ci par le CNRS, commença pendant l’hiver.
Une demi-douzaine d’ingénieurs (Tableau 3) y passèrent, pour certains, plusieurs années, puisque les instruments furent placés avec succès sur orbite en 1965 (OGO-2) puis en 1967 (OGO-4).